Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.
Cette pièce écrite en 1942, en plein choc de la Seconde Guerre mondiale, Camus la résumait en disant ceci : « C’est l’histoire d’un homme condamné à mort pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère. »
https://www.youtube.com/watch?v=1HWoHBqvcfw
Camus dont on vient de fêter le centenaire de sa naissance, livrait, avec cette œuvre, une grande part de son sentiment d’être un exilé au monde.
Pour l’adaptation et la mise en scène de l’Etranger, Benoît Verhaert se place à la fin de l’histoire : Meursault est dans sa cellule, la nuit avant son exécution et il s’interroge, il se demande pourquoi il est là. Il retraverse alors toute son histoire, depuis l’enterrement de sa mère, puisque c’est là que tout a commencé à dérailler, vraisemblablement. Il convoque ses souvenirs qui apparaissent sur le plateau.
A-t-on le droit, au nom de la liberté individuelle, d’être ce que nous voulons être et quel devoir avons-nous de participer au monde ?